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24/05/2007

J’avance.

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Tout doucement j’avance.
Je me reconstruis. Non. Je me construis.
J’apprends beaucoup sur moi, sur qui je suis réellement. Ce que je soupçonnais, ce que je n’imaginais pas. J’apprends sur ce dont j’ai envie, sur ce dont j’ai besoin. Je mûris. Non, ce n'est pas que je mûris. Je me stabilise. La raison m'attrape, moi qui n'ai toujours fonctionné dans tous les domaines qu'à la passion. Mon rapport aux autres est différent. Mon rapport à la vie changé.

On sait qu’on apprend à se connaître tout au long de la vie et plus encore au moment des épreuves. J’ai commencé à poser les fondations non pas il y a presque 40 ans, comme cela aurait dû être, mais il y a environ 4 ans, à la suite d’une sale épreuve justement.
Mais durant ces 4 années j'ai construit tout doucement, à tâtons.
Jusqu’à cet automne.
Car tout a commencé en amont de ce qui se joue actuellement. Ce qui se passe actuellement en est à la fois la cause et la conséquence. J’ai tissé.

Cet automne j’ai amorcé un tournant décisif.
Sans imaginer ce qui se passerait ce printemps.
Et voilà…
On y est.

Devant l’ampleur du bouleversement, je me dis que je ne me débrouille pas trop mal pour le gérer.
J’avance parfois à pas de géant. Parfois je rate une marche. Souvent. Je pleure un coup, et je repars. Jusqu’à la crise suivante, née d’un doute, d’une question, d’une colère, d’une tristesse, d’un sentiment d’injustice.

Je suis une impatiente. Je n’ai jamais su prendre mon temps. Et je n’ai jamais supporté la souffrance.
Quand je regarde par-dessus mon épaule, le passé tout proche, je me rends bien compte que tout est allé vite, que le deuil suit son cours de manière rapide et bien plus facile que je n’aurais osé l’espérer. Trop peut-être.
Car au jour le jour, pourtant, je trouve le temps si long, avec ses crises de larme fréquentes, ses coups de cafards récurrents.
J’ai du mal à comprendre pourquoi. J’ai beau tourner la question dans tous les sens, c’est irrationnel. Oui, c’est bien là le problème : ce qui échappe à la raison, à la logique. Et c’est ça qui gâche tout.

Chaque point pris séparément est positif. Chaque perspective plus réjouissante que son équivalent au présent. Alors ?!
Alors… ça fait mal quand même.

On ne tourne pas la page sur 18 ans comme ça en claquant des doigts, c’est ça ? même quand c’est ce qu’on souhaite ? même quand il n’y avait plus que du négatif ? même quand on respire mieux d’avoir pris la bonne voie ?

La machine s’est emballée dès que j’ai fait le premier pas en avant. Maison, boulot, cœur, « famille », les bonnes nouvelles sont tombées les unes après les autres en quelques jours. J’étais incrédule, émerveillée. C’était donc si facile ?
Trop facile !

Trop rapide peut-être ? la tête en avant, le cœur en arrière… ?
Mon cœur, qui continue de saigner devant des portes ouvertes sur le soleil.


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